
Le soleil brillait faiblement et un vent froid soufflait dans les branches des cerisiers entreposés dans la cour. Les seuls bruits perturbant la quiétude de la classe étaient ceux des crayons qui griffonnaient rageusement des notes furtives sur le papier déjà noir de mots incompréhensible pour la plupart des pauvres mortels que nous étions. Un raclement de gorge de notre cher professeur me sortit de mes songes alors que j'observais les dernières feuilles se détacher des arbres encore rougeoyants il y a peu.
._Monsieur Uchiwa, me feriez-vous le plaisir de suivre mon cours ?
Je ne répondit pas, ce qui eut l'air d'énerver le vieil homme a la chevelure quasi inexistante qui se prétendait professeur d'histoire. Il se contenta cependant de soupirer d'agacement et de reprendre son exposé sur la politique du Japon il y a plus d'une centaine d'année. Tout cela était si ennuyeux, au moins autant que le temps d'automne touchant doucement à sa fin.
La sonnerie sonna enfin, me libérant de cette torture spirituelle. Je rangeai rapidement le seul crayon qui était posé sur mon banc dans ma poche et sortit le premier de cette classe poussiéreuse, sous le regard noir de mon professeur adoré. Je me dirigeai d'un pas rapide vers mon casier, soudain pris d'une intense envie de m'échapper de cet enfer pour le reste de ma journée.
L'université privée « Les cerisiers » de Nagano n'était réservée qu'aux riches héritiers promis à un futur brillant. Mes parents avaient toujours soutenu le fait que je devais me lancer dans une voie noble afin de servir à notre nation: la politique. Jamais ils n'avaient voulu – ou même essayé – de comprendre que la politique me hérissait les poils. Mais ce n'était pas comme si le choix me revenait, après tout. Voilà le plus gros désavantage à être un héritier, il faut savoir suivre les voies tracées par nos parents, même si celles-ci nous rebutent au plus haut point.
Arrivé à hauteur de mon casier, j'ouvris précipitamment celui-ci et y déposai le manuel d'histoire. Alors que j'allai refermer la petite porte métallique, une enveloppe de couleur rose attira mon regard. Je me saisis de celle-ci et l'inspectai des yeux. Une fine écriture sans doute d'origine féminine indiquait que la lettre m'était destinée. Je soupirai. Encore une fille qui voulait me déclarer son amour ou, encore mieux, m'inviter à la rejoindre à la sortie des classes. Une douce odeur de cerise s'échappa de la lettre et me picota les narines. Dommage, je n'avais jamais aimé ce fruit. Je déchirai précautionneusement l'enveloppe rosâtre et la jetai dans la poubelle la plus proche. Un sanglot se fit entendre derrière moi et je me retournai à temps pour apercevoir une jeune femme aux cheveux roses s'éloignait en reniflant bruyamment. N'était-elle donc pas assez adulte pour ne plus avoir besoin de telles sottises ?
Lorsque je quittai l'immense université aux murs blancs et à l'allure majestueusement impressionnante, le ciel s'était enfin dégagé et le soleil brillait. J'enfournai mes mains dans mes poches et m'en allai loin de cet horrible endroit empli de cours plus barbants les uns que les autres pour me diriger vers le parc situé au centre de la ville. Personne ne s'y attardait en cette saison assez fraîche, et cela n'était pas plus mal. La présence de foule m'agaçait et je n'aurai pas à subir le regard de ces demoiselles en manque d'amour.
Calant mon dos contre un vieux tronc, je m'assis sur la pelouse encore humide. Je sortis ensuite un calepin de la poche intérieur de l'uniforme obligatoire de ma prestigieuse université et commençai à écrire quelques lignes. Je laissais le vent m'insuffler son inspiration et me vidai l'esprit de toutes les matières ennuyeuses que avec lesquelles on me bourrait le crâne depuis la fin du collège. J'écrivais ce que je pensais, ce qui m'ennuyait. Voilà ma façon de me détendre.
Mon portable vibra dans le fond de ma poche, me rappelant douloureusement à l'ordre. Je le pris en main et regardai le numéro qui s'affichait sur le micro-écran. Soupirant déjà d'exaspération, je me décidai à décrocher.
._Sasuke ?!, cria une voix que je ne connaissais que trop bien
._Hn.
._Tu as encore séché ?
Je constatai que la nouvelle avait fait vite. Je ne répondis cependant pas à la question que ma mère venait de me poser, sachant très bien que cela ne ferait qu'aggraver la situation.
._Nous verrons bien ce que ton père en dira ce soir.
._Sérieusement, je n'en ai rien à faire de ce qu'il dira., fis-je blasé
._Sasuke Uchiwa, je crois qu'il est temps que nous ayons une sérieuse conversation., gronda ma mère
._Si vous le voulez, mère.
Elle raccrocha sans même prendre la peine de me dire au revoir. Elle n'avait jamais essayé de me consacrer un peu de temps, sauf quand il s'agissait de reproches et de sermons. Alors pourquoi le ferait-elle aujourd'hui alors que je l'avais, une fois de plus, déçue ?
Je ne rentrai chez moi que quelques heures plus tard. Le majordome se chargea de me débarrasser de mes affaires et je montai ensuite à l'étage m'enfermer dans ma chambre. Je m'installai confortablement sur ma chaise de bureau (Bon, d'accord. Difficile d'avoir une position confortable avec ce genre de siège.) et sortis du papier à lettre du fin fond du tiroir de mon secrétaire en chêne. J'attrapai un stylo et commençai à écrire sur le papier, un léger rictus au visage.
«
Naruto Uzumaki
10, rue de la Spirale
Ville de Kôbe
23, rue de l'Eventail
Ville de Nagano
Cher Naruto,
Je devine ton sourire imbécile se dessiner sur ton visage. Cela faisait un moment que je ne t'avais plus écrit, je sais. Je suis très occupé par mes cours ces derniers temps ... Bon, d'accord. Je mens. En fait, je ne suis pratiquement plus aucun cours, suis en retard dans toutes les matières et accumule les avertissements. Là, tu ne souris plus, n'est-ce pas ? Allez, ne t'en fais pas. Je sais ce que je fais.
Je me suis remis à mon ancien projet. Tu te souviens du roman dont je t'avais parlé ? Eh bien, celui-là même. Mais en fait, je ne sais pas pourquoi je tiens tant à le finir car je sais pertinemment qu'il finira oublié dans un tiroir. Surtout, ne me fais pas la morale avec ton optimiste. Tu sais très bien que je ne suis pas comme toi. Je n'ai pas autant l'envie de me battre que toi.
J'ai l'impression que les jours se ressemblent de plus en plus. Toujours la même routine, toujours les mêmes visages. Il n'y a que tes lettres qui arrivent à me sortir de cette perpétuité. Tu es bien le seul à pouvoir me faire rire, même sur papier.
Et toi, comment vas-tu ? Je t'envie tu sais. Je suis tellement jaloux de toi qui peux te battre pour ton rêve. Lorsque tu m'as dit que tu voulais devenir peintre, cela m'a fait rire. Mais aujourd'hui je constate que tu n'as toujours pas abandonné. Je te respecte pour ça, vraiment.
J'espère pouvoir te lire bientôt. Parle-moi de toi, imbécile de meilleur ami. T'es-tu trouvé une nouvelle copine ?
Ton pote, Sasuke. »
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Chapitre deux, écrit par Ayuu cette fois u.u ( Mwé ! >D * SBAF * )
J'avoue, je me suis marrée avec le " Ton pote, Sasuke. "
Puis pour les adresses ... J'ai été chercher loin, je sais. >D
Je laisse maintenant à ma chère coéquipière le soin de nous écrire le 3è chapitre ^o^
fics-sasuke, Posté le mercredi 11 novembre 2015 06:15
Chapitre 2 aussi cool que le premier :) On voit les différences de style d'écriture entre vous d'eux mais je trouve ça super intéressant et vraiment vous écrivez bien !
Sasuke me fait un peu de peine, forcé à étudier la politique alors qu'il n'aime pas ça... Par contre c'est pas très sympa de sa part de déchirer la lettre écrite par Sakura (je suppose) x)
Et j'aime vraiment ce système de lettres, on découvre peu à peu à quel point Naruto et Sasuke sont amis :)
Allez, chapitre 3 !